Elle est commandée par le général Frederick
Désignée par le nom de code de «RUGBY FORCE», la composante aéroportée et aérotransportée de l’opération «DRAGOON», reçoit pour mission :
- d’isoler la tête de pont en empêchant l’ennemi de se diriger vers les secteurs d’assaut du littoral,
- de contrôler les axes routiers,
- de préparer et sécuriser les zones d’atterrissage des renforts en hommes et matériels (Jeep, canons, mortiers, munitions, etc),
- d’occuper les objectifs désignés autour du Muy.
Forte de 9732 hommes, largués par des avions Douglas C47 «DAKOTA» ou posés par des planeurs (HORSA britanniques ou WACO CG-4A américains), la RUGBY FORCE est constituée de la 1st ABTF (Air Borne Task Force : force d’assaut aéroportée). Elle regroupe la 2e brigade parachutiste britannique, et les 509e , 517e , 550e , 551e bataillons de parachutistes américains.
23 séries d’avions (de 26 à 45 appareils chacune, en fonction de la composition des unités transportées) s’envolent des bases d’Italie. Les 3 premières séries (3 X 3 avions) transportent les éclaireurs (pathfinders). Ils ont été largués le 15 août entre J+3h30 et J+3h34 sur les 3 zones de poser ou de largage choisies. Le rôle des hommes consiste à les baliser et à ôter les obstacles qui pourraient gêner les parachutistes ou les planeurs.
Les différentes phases de l’opération projetée sont identifiées par les missions suivantes :
ALBATROS, 396 avions, soit 10 séries, largage des parachutistes dès J+4h23,
BLUEBIRD, 71 avions + 71 planeurs, soit 2 séries, 1er posé dès J+6h14,
CANARY, 42 avions, soit 1 série, largage des parachutistes dès 18h10,
DOVE, 332 avions + 332 planeurs, soit 7 séries, 1er atterrissage dès 18h19.
Le lendemain, la mission EAGLE largue, à partir de 100 avions
dès 10h40, 1700 colis de ravitaillement pour les troupes fraichement
parvenues au sol (rations, munitions).
Malgré des erreurs de
largage, parfois tragiques, dues à l’inexpérience des jeunes pilotes,
aux écarts d’itinéraires au-delà des zones imparties, (parfois jusqu’à
40 kilomètres) la RUGBY FORCE a rempli sa mission en atteignant les
objectifs désignés. Cette opération souvent appelée à tort
« opération Frederick » par usage de langage, a été un succès.
En préliminaire de cette opération, le terrain a été préparé grâce aux
réseaux de résistance (renseignements, sabotages, contacts avec les
paras pour les guider), et par l’action des forces aériennes
anglo-américaines qui, dès le 28 avril, ont largué des milliers de
tonnes de bombes sur la côte varoise, détruisant gares, nœuds routiers
et ferroviaires, ponts. D’autres bombardements auront lieu le 5 août
avec comme cibles, les positions d’artillerie allemandes, les radars,
les dépôts divers (carburant, munitions, matériels). Enfin, le 15 août
les plages désignées pour le débarquement à partir de plus de 800
navires, sont systématiquement pilonnées à raison d’une tonne de bombes
par mètre de terrain.